En ce samedi 20 septembre nous sommes 63 dans le bus en partance pour un très joyeux week-end au Mont Sainte Odile. Arrivés au Champ du Feu vers 10h00 nous attaquons la journée par une marche de 7,9 km pour le groupe 1 de 42 marcheurs et de 5,7 km pour le groupe 2 de 21 marcheurs. D’immenses pins et épicéas au tronc tout droit tapissent les chemins d’aiguilles en un revêtement souple sous les pieds. Fougères et brimbelles occupent le sol. Midi sonne. Sous le soleil et dans la bonne humeur on tire le pique-nique du sac.
L’après-midi la ville d’Ottrot nous accueille. Au pied du Mont Sainte Odile, Ottrott est célèbre pour son vin « le Rouge d’Ottrott». L’appellation Vins d’Alsace est complétée par l’identification du cépage: Sylvaner, Riesling, Gewurztraminer, ou Pinot noir. Lorsque le vinificateur assemble plusieurs cépages différents, le vin obtenu est commercialisé sous l’appellation Vin d’Alsace suivie ou non de la dénomination Edelzwicker.
Le groupe 1 de 24 marcheurs tente la montée vers le Mont Ste Odile en 6,9 km avec un dénivelé de 508 mètres. Bravo car ils y arriveront tous. C’est une belle performance dans un beau décor de forêt et de rochers. Le groupe 2 de 21 marcheurs tient à rester à plat pour une marche de 7,1 km le long d’un joli ruisseau nommé l’Ehn qui serpente et cascade dans la forêt. Les marcheurs apprécient la fraicheur du bois et les bains de pieds car il fait 32 degrés au soleil. Les touristes soit 18 personnes s’en vont visiter Obernai. Grâce à l’imagination de Nathalie ils obtiendront même le tarif de groupe pour le petit train d’Obernai pourtant réservé aux groupes de 20 personnes et plus.
Le dîner est servi à l’abbaye du Mont Ste Odile où nous sommes hébergés. On nous sert en carafe un vin d’Alsace Pinot Blanc au goût un peu sucré qui remporte un grand succès et un Pinot Rouge d’Ottrott. L’ambiance est très gaie.
Le dimanche matin est consacré à la visite du Mont Sainte Odile, montagne sacrée d’Alsace, promontoire de 763 m où s’élevait une forteresse mérovingienne dénommée Hohenbourg qui fut entourée d’un mur de 10,3 km nommé Mur des Païens probablement au 7ème siècle. Les parties les mieux conservées de cette enceinte mesurent 2 à 3 m de haut et 1,70 m d’épaisseur. C’est ce que vont découvrir les marcheurs sur une boucle de 5,5 km pour les 39 marcheurs du groupe 1 et 3 km pour le groupe 2. Les touristes déambulent librement dans le monastère et profitent de la magnifique vue sur la plaine d’Alsace d’un côté et les monts boisés de l’autre.
Sainte Odile, patronne d’Alsace, incarne la résistance de l’Alsace à l’occupation prussienne de 1870 à 1914. Au 7ème siècle, Odile, fille d’Etichon, duc d’Alsace, aveugle à la naissance, rejetée par son père, recouvre la vue à son baptême et souhaite se consacrer à la vie religieuse. Son père lui fait don du Hohenbourg pour y fonder un couvent. Dans le cloitre, une stèle de 1170 représente Sainte Odile recevant de son père la charte de fondation du Hohenbourg. On prête à la Sainte de nombreux miracles si bien qu’à sa mort en 720, sa sépulture fait l’objet d’un véritable culte. L’ensemble du couvent a subi des remaniements au 18ème siècle mais sont du 12ème siècle : la chapelle de la Croix, de style roman, où se trouvaient les ossements d’Etichon, la chapelle du Tombeau renfermant le sarcophage de la Sainte et des peintures du 18ème siècle relatant la légende de la Sainte, la chapelle Saint Jean-Baptiste et les chapelles extérieures. Dans l’église, reconstruite en 1692, les confessionnaux sont du 18ème siècle, et le Chemin de Croix en marquèterie a été réalisé par Charles Spindler en 1934. Deux tables d’orientation permettent d’apprécier le panorama sur le Champ du Feu, la plaine d’Alsace et la Forêt Noire. A pied on peut rejoindre la source que Sainte Odile a fait jaillir en rencontrant un malheureux mourant de soif. Au bas du Mont on voit les vestiges du monastère de Niedermunster fondé par Sainte Odile dont l’hospice venait en aide aux malades et aux miséreux.
Nous déjeunons au monastère et retrouvons avec plaisir le vin d’Alsace.
L’après-midi pluvieuse de cette journée du patrimoine nous renonçons au château du Haut-Koenigsbourg pris d’assaut par les visiteurs pour aller musarder à Ribeauvillé. Passant sous les vieilles tours qui marquent l’entrée de la ville nous parcourons la Grand’ Rue avec ses maisons à colombages bien fleuries. Les pâtisseries , charcuteries, et fromageries retiennent autant l’attention que les monuments.
Ravis de ce week-end particulièrement réussi à l’ambiance très gaie nous prenons la route pour Vaucouleurs.
Mireille