Ce vendredi 27 octobre nous sommes 22 à Mauvages devant l’église Saint Pantaléon qui a gardé du sanctuaire d’origine un portail roman du XIIème siècle. L’abside date du XIVème siècle et le retable du XVIème siècle. L’église a été reconstruite au XVIIIème siècle.
Sur la place, le monumental lavoir-fontaine du « Déo » a été réalisé par l’architecte Théodore Oudet en 1831. Depuis un décret de 1789, les Municipalités sont chargées de gérer les biens de la communauté et d’exécuter les travaux publics. C’est entre 1810 et 1850 que la fièvre de la construction s’empare des communes meusiennes.
La Meuse connait alors un essor démographique qui atteint son plus haut niveau entre 1834 et 1851 en approchant les 400 000 habitants. Cinquante lavoirs seront édifiés en Meuse entre 1830 et 1880. Les motivations avancées par les conseils municipaux sont un plus grand confort des lavandières, l’accès à une eau de qualité pour lutter contre les épidémies de typhoïde, donner du travail aux habitants, et avoir des ressources en eau en cas d’incendie. Mais il faut aussi servir le prestige du village comme l’exprime le Conseil Municipal de Mauvages qui veut avoir un lavoir dont « l’aspect le fasse remarquer ». C’est le cas avec la fontaine du « Déo ». Pour cet ouvrage, Oudet, formé à Paris, a été influencé par l’égyptomanie qui a suivi la campagne d’Egypte de Napoléon Bonaparte et les travaux de Champollion. Mauvages se distingue aussi en 1859 par le nombre de fontaines. On compte alors 9 fontaines et abreuvoirs, 5 bornes-fontaines, et 4 lavoirs pour 620 habitants. Les fonderies de Tusey et Vaucouleurs pouvaient produire à la demande mais éditaient aussi un certain nombre de modèles en série que l’on pouvait consulter sur catalogue. Ainsi 4 fontaines identiques à Mauvages sont agrémentées de mascarons en forme de têtes de divinités grimaçantes semblables.
Sortant du village nous passons devant le château du XVIIIème siècle. Le château initial du XVème a été détruit et un nouvel édifice modeste a été construit en 1704. C'est une propriété privée habitée.
Notre parcours quitte le GR 703 sous une brève averse. Au terme d’une longue côte nous nous trouvons à 400 m d’altitude au-dessus du tunnel souterrain, construit entre 1841 et 1846, long de 4877 mètres, qui permet au canal de la Marne au Rhin de passer sans écluse de la vallée de la Meuse à la vallée de la Marne. Nous sommes comblés par les friandises apportées par trois d’entre nous et distribuées par Clément, petit-fils de Martial. Après une boucle par les lieux-dits « la Masserolle » et « la Fonsière » nous descendons vers le village. Au passage on a pu admirer deux des quatre lavoirs. Qu’ils soient fermés par des pans de bois ou à claire-voie ces lavoirs ont en commun une toiture à quatre pentes couverte de tuiles en écailles, une remarquable charpente de bois, une hauteur réduite, et un seul bassin rectangulaire de lavage.
Reprenant nos véhicules nous passons devant la chapelle Notre Dame de Bonne Espérance caractérisée par son campanile et un auvent en façade couverts d’ardoises. Construite au XVIème siècle, incendiée pendant la guerre de Trente Ans elle a été restaurée en 1674.
Mireille
Photos de Martial
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