PAGNY SUR MEUSE : Carrière et Chapelle de Massey

Ce lundi matin du 11 septembre, très ensoleillé, nous sommes 43 à Pagny sur Meuse pour un parcours de 10 km qui fait le tour de la carrière du Révoi et retour par la Chapelle de Massey.

La carrière du Révoi est exploitée depuis 1966. Le gisement de calcaire de 75 m d’épaisseur, constitué de sédiments marins coralliens datant de 150 millions d’année, est recouvert d’une couche de 30 m de matériau marno-calcaire inutilisable soit 850 000 tonnes qu’il faut retirer par an et mettre en décharge. Le calcaire est découpé en quatre fronts de taille de 20 m de haut chacun environ. L’exploitation est réalisée par abattage à l’explosif. Ces explosifs sont introduits après forage de trous de 115 mm par une sondeuse sur chenilles. Le tir est commandé à distance.

Dans un grand nuage de poussière, 14 000 tonnes soit deux journées et demie de travail, forment un éboulis séparé du front de taille. Au pied des fronts de taille un chargeur sur pneus remplit en 4 godets, les bennes de « dumpers », camions-bennes d’une contenance de 65 tonnes. Les dumpers acheminent le calcaire jusqu’à l’installation de traitement.

Le traitement consiste à concasser les pierres pour obtenir la granulométrie souhaitée. Le calcaire est déversé par les camions-bennes dans une trémie. Les pierres glissent automatiquement dans un premier concasseur à cylindre qui les réduit de 0 à 400 mm puis un second concasseur les ramène à une taille de 0 à 180 mm. Un convoyeur sans intervention humaine transporte les pierres vers un tamis à deux étages. Les pierres de 0 à 30 mm sont dirigées vers des séparateurs de granulométrie de 0 à 5 mm, de 5 à 15 mm et de 15 à 30 mm pour répondre aux besoins de différents acheteurs (cimentiers, métallurgistes, travaux publics…). Les pierres de 30 à 180 mm sont convoyées et stockées automatiquement dans un silo de 4500 tonnes de capacité soit environ la production d’une journée de travail. Sous le silo, 31 wagons sont chargés, en deux heures, chacun de 70 tonnes de pierres soit pour toute la rame 2170 tonnes tractées par la SNCF. Ce sont 1 400 000 tonnes de calcaire qui sont extraites par an. Pour manipuler de telles quantités, il n’y a que 21 personnes tant l’automatisation est poussée. Outre les conducteurs d’engins, le personnel de maintenance est très important.

A travers le bois de Longor nous rejoignons, sans la visiter, la Chapelle de Massey dont le sanctuaire d’origine date du 13ème siècle. Selon la tradition orale, un seigneur prisonnier s’évade chargé de lourdes chaînes. Epuisé il fait vœu de dresser un oratoire à la Vierge s’il est délivré de ses chaînes. Son vœu est exhaussé. Il élève un oratoire à la Vierge en remerciement. Chaînes et entraves sont attachées au mur de l’abside.

En 1535 Jean Forget, Grand-Chantre de la Cathédrale de Toul décide de rebâtir le sanctuaire en mauvais état.  Le domaine de Massey comme les autres biens du clergé a été vendu comme bien national en 1791. En 1823 l’évêque de Verdun a interdit toutes les chapelles rurales et domestiques comme Massey. Ses différents propriétaires laïcs l’ont laissée se dégrader. Elle est rachetée par l’abbé Baurein en 1864 qui a effectué des travaux de réfection ainsi que les propriétaires suivants,  ce qui permet de rendre la chapelle au culte en1867 jusqu’en 1905 date de la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui fit cesser les célébrations.

Le chemin du retour vers Pagny passe à proximité du moulin de Longor, vestige d’un des villages disparus durant la Guerre de Trente Ans. De 1635 à 1640 la culture était devenue impossible et les maigres récoltes étaient confisquées par les soldats. On mangea de la chair humaine. La dépopulation prit des proportions effrayantes. Des villages entiers abandonnés  disparurent comme Longor et Dommartin-aux-Fours. De ces villages ne subsistaient que les églises qui se dégradaient au point que le chapitre de la cathédrale de Toul a sollicité leur démolition auprès de l’évêque en 1704. Seul est resté le moulin de Longor et son meunier.

Pour nous rafraîchir après l’effort, les sympathiques pagnotins Christiane et Jean-Claude nous ont préparé une collation apéritive dans parc du 3ème Millénaire à Pagny. Pour marquer le passage au troisième millénaire, le sculpteur Denis Mellinger a réalisé un groupe en pierre composé de cinq personnages : un homme préhistorique figurant le début de l’humanité, un personnage portant la planète sur ses épaules incarnant le présent, une femme enceinte symbolisant la transmission de la vie, et, dominant ces personnages, le grand ordonnateur du temps. Un peu à l’écart, un enfant, assis cartable sur les genoux et patins à roulettes aux pieds, contemple gravement le groupe.

Très agréable clôture d’une bonne balade matinale.

            Mireille

 

Photos de Fabienne


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