Sortie à la journée à TOUL : Chaudeney, puis la Ville et les remparts

Le cloître de la cathédrale
Le cloître de la cathédrale

Ce lundi 13 mars nous sommes 66 à Toul pour une journée de randonnée hors les murs le matin sur les berges de la Moselle, puis après le repas au restaurant « au Commerce », une balade intra-muros.

La Moselle, longue de 560 m, prend sa source  dans les Vosges au Col de Bussang à 715 m d’altitude.   Autrefois affluent de la Meuse, elle se jette aujourd’hui dans le Rhin à Coblence. Toul, ville de 17 000 habitants, est traversée par la Moselle et par le Canal de la Marne au Rhin. Historiquement la ville est connue pour avoir été le siège de l’un des trois Grands Evêchés comme Metz et Verdun puis pour avoir été une grande place forte militaire.

 

Toul fut évangélisée au 4ème siècle par Saint Mansuy qui fut son premier évêque. Des trois évêchés, Toul a été le plus vaste, s’étendant sur les Vosges, le sud de la Meurthe et Moselle et le sud de la Meuse. Il  appartenait au Saint Empire Germanique. Au 10ème siècle le Prince-Evêque nommé par l’Empereur Germanique, exerce le pouvoir temporel et perçoit l’impôt. Au 13ème siècle les bourgeois se révoltent et obtiennent le statut de Ville Libre d’Empire. Les franchises dont ils bénéficient perdureront jusqu’au 17ème siècle. En 1551 les princes protestants en lutte contre le très catholique Charles Quint alors à la tête de l’Empire Germanique, demandent l’aide d’Henry II roi de France en contrepartie de l’occupation des trois Evêchés. Bien qu’en droit ils appartiennent toujours au Saint Empire, Henry II y installe ses troupes en 1552. Cette situation fait bien entendu l’objet de contestations armées mais trois traités donneront les trois Evêchés à la France : en 1594 le traité de Saint Germain en Laye, en 1648 le traité de Westphalie, et enfin  en 1697 le traité de Ryswick. Toul est à partir de 1698 une ville militaire sous influence française et Vauban commence en 1700 la construction d’une enceinte nouvelle percée de trois portes. Après la Révolution, l’Assemblée Constituante supprime le siège épiscopal de Toul et crée en 1790 les départements de Meuse et Meurthe, effaçant par là toute trace de l’ancien évêché. A la suite du Concordat de 1801, le Pape signe la suppression définitive du siège épiscopal de Toul. En 1824 l’Evêque de Nancy devient Evêque de Nancy et de Toul.

Au 18ème siècle des casernes d’infanterie et de cavalerie avaient été construites pour soulager la population qui à l’époque avait l’obligation d’héberger les soldats. En 1846 le Canal de la Marne au Rhin est intégré à l’appareil défensif et on construit le corps de garde appelé la Canonnière. La guerre de 1870 montre qu’il faut, compte tenu de la puissance acquise par l’artillerie, placer les défenses non plus auprès mais en avant des centres urbains. L’annexion de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne confère à Toul une importance stratégique nouvelle car la cuvette de Nancy ne peut pas être fortifiée. Le général Séré de Rivière entre 1874 et 1914, construit autour de la ville 16 ouvrages faisant de Toul une grande place forte où stationnent 42 000 hommes. Dans l’enceinte, les portes de Moselle et de France sont élargies, seule la porte de Metz conserve son état d’origine.

Toul aujourd’hui n’est plus une place forte militaire mais est connue à travers le vignoble des Côtes de Toul qui produit environ 4 000 hectolitres de vins d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en utilisant trois cépages principalement : Gamay (60%), Pinot Noir (30%), Auxerrois (10%). L’emblème de cette production est le Vin Gris de Toul.

La balade matinale de 8 km (ou 9,4 km) nous fait traverser la Moselle devant la Porte de Moselle et descendre au lieu-dit la Baignade aux Chevaux entre étangs et Moselle. Des grands Moulins à la Ballastière et au Moulin de Chaudeney nous suivons le sentier de découverte qui nous dévoile un pont ferroviaire en béton armé à vocation militaire de 490 m construit en 1933 parfaitement conservé, la découverte dans les alluvions de la Moselle d’une pirogue taillée dans un seul tronc datée du 1er ou du 2ème siècle après JC, et la culture du chanvre dans les chènevières.  Arrivés à  Chaudeney c’est la très lumineuse église Sainte Walburge reconstruite en 1765 qui nous accueille. Cette sainte (710/779) née en Angleterre dans le Sussex, religieuse d’un couvent de Bénédictines, a été évangéliser les Germaniques et aurait traversé la Moselle sur un tonneau selon la légende. Un panneau rappelle que le poète belge Maurice Carême (1899/1978) a séjourné à Chaudeney. Puis c’est la maison d’Emile Chenin alias Emile Moselly (1870/1918) qui nous retient. Ce professeur-romancier régionaliste qui publia une quinzaine d’œuvres, a reçu le prix Goncourt en 1907 pour ses romans Jean des Brebis ou le Livre de la Misère et Terres Lorraines. Un prix, le Prix Moselly est décerné chaque année à sa mémoire. Enfin c’est le château de Moselli (signifie petite Moselle) construit en 1760 par l’évêque Claude Drouas de Boussey qui marque la sortie de la ville. Il ne nous reste qu’à revenir vers le restaurant par l’écluse et la Porte de Moselle qui a été élargie en 1882 pour laisser manoeuvrer aisément troupes et matériel. Elle présente une décoration soignée avec de faux mâchicoulis.

Au restaurant du Commerce, terrine de campagne, cuisse de canard confite et nougat glacé nous redonnent des forces.

L’après-midi nous attaquons une balade touristique de 5 km dans la ville.  On contourne la Place des Trois Evêchés qui possède de curieux passages pavés entre les maisons identifiés par les lettres A, B, C, et D. Très endommagée lors de la seconde guerre mondiale Toul a fait l’objet d’un plan de reconstruction qui a créé cette place ronde.

La rue d’Inglemur nous conduit à la Cathédrale St Etienne. Elle a été construite de 1220 à 1500. Le plan en est roman et la construction gothique. Bombardée en 1870, incendiée en 1940, malmenée par la tempête de 1999, elle est restée en travaux très longtemps. Ses deux tours octogonales de 70 m de haut dominent l’ancien évêché. La remarquable façade qui surplombe le parvis a été édifiée de 1460 à 1496. Elle a été dépouillée de ses statues à la révolution. A l’intérieur, la nef de plus de 30 m de hauteur comporte 8 travées flanquées de chapelles. Au sol se trouvent de nombreuses pierres tombales du 14ème au 17ème siècle. Dans le transept, les vitraux sont du 16ème siècle et dans le chœur du 19èmesiècle. La cathèdre, trône de l’évêque en pierre sculptée, date de 1240. Le cloître de style gothique flamboyant, a été construit aux 13ème et 14ème siècles. Avec ses 54 m par 42 m, c’est l’un des plus grands de France.

A côté de la cathédrale, l’Hôtel de Ville est l’ancien palais épiscopal construit entre 1735 et 1743. Nous atteignons les remparts au lieu-dit « Sorties des eaux » et nous dirigeons vers la Porte de Metz, seule porte de Vauban subsistant dans son état d’origine. Nous rejoignons le chemin de halage du Canal de la Marne au Rhin que nous traversons sur le pont situé rue de Champagne. Nous rebroussons chemin sur la rive opposée et passons sur la Canonnière pour parvenir au Port de France qui connait une importante fréquentation de plaisanciers. On peut y voir la locomotive dite de Péchot. L’orage qui menaçait éclate et la pluie nous oblige à hâter le pas vers le parking.

              Mireille

 

Photos de Denis


 

Photos d'Annie

 

Photos de Jean Luc


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