
Ce vendredi 31 janvier nous sommes 39 à Mauvages pour un parcours de 7,5 km.
Nous laissons nos véhicules devant l’église Saint Pantaléon du XIIIème siècle reconstruite au XVIIIème siècle qui a gardé, d’un sanctuaire d’origine, un portail roman du XIème siècle. A côté se trouve la remarquable fontaine du Deo réalisée en 1831. Les travaux furent confiés, non pas à un entrepreneur local mais à un architecte célèbre dans la Meuse Théodore Oudet. Pour cet ouvrage, Oudet, formé à Paris, a été influencé par l’égyptomanie qui a suivi la campagne d’Egypte de Bonaparte et les travaux de Champollion. Ainsi devant un péristyle orné de quatre colonnes se tient un serviteur égyptien vêtu d’un simple pagne portant deux jarres dont l’eau s’échappe.
Après la révolution, les Municipalités ont la charge de régir les biens et revenus de la communauté et de faire exécuter les travaux publics. Il s’agit de fournir une eau de qualité pour enrayer les épidémies de fièvre typhoïde et de choléra, et faciliter le travail des lavandières. Mais aussi il faut servir le prestige du village comme l’exprime le conseil municipal de Mauvages qui veut un lavoir dont « l’aspect le fasse remarquer ». La fièvre de la construction s’empare de la Meuse dans la première moitié du XIXème siècle encouragée par l’élection des Conseillers Municipaux au suffrage universel-masculin (loi 1831) et la désignation du Maire non plus par les administrations royales qui succèdent à Napoléon, mais parmi les Conseillers et par les électeurs-masculins (loi 1848). Cinquante lavoirs seront édifiés en Meuse entre 1830 et 1880.
Encore faut-il avoir les ressources en eau nécessaires. Tel est le cas de Mauvages où on dénombre 4 lavoirs et plus de dix fontaines dont le Deo. Les trois autres lavoirs de Mauvages, qu’ils soient fermés par des pans de bois ou à claire-voie, ont en commun une toiture à quatre pentes couverte de tuiles en écailles, une remarquable charpente de bois, une hauteur réduite, et un seul bassin rectangulaire de lavage.
Nous nous dirigeons vers le bois et le lieu-dit « les Herbues », puis vers la variante du GR 703. Parvenus à la D10 que nous traversons, nous atteignons le château reconstruit en 1704. De l’édifice du XVème siècle on peut voir de la rue une tour carrée d’enceinte à la couverture de tuiles en écailles.
Puis, nous prenons le chemin du tunnel du canal de la Marne au Rhin construit en 1841-1846. Le tunnel de 4877 mètres permet de relier la Marne et la Meuse sans écluse. Après avoir longé le canal jusqu’au locotracteur qui jadis tractait les péniches sous le tunnel, nous revenons vers le village.
Nous passons devant la Chapelle Notre Dame de Bonne Espérance caractérisée par son campanile et un auvent en façade. Construite au XVIème siècle et incendiée pendant la guerre de Trente Ans, elle a été restaurée en 1674. Le logement du chapelain adjacent a été agrandi en 1834 et 1855. Devant la chapelle se trouve une croix édifiée par des particuliers en 1818.
Nous avons été rassasiés par une avalanche de friandises et de chocolat et notre agréable balade a été illuminée par un doux soleil d’hiver. Tout pour plaire.
Mireille
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