LE VENT DES FORÊTS et BENOITE VAUX

Ce lundi 15 mai nous sommes 54 à la ferme de Louvent près de Lahaymeix pour une sortie à la journée : le matin sur un parcours de 10 km qui emprunte les circuits du Vent des Forêts, puis le repas, et une balade l’après-midi à Benoîte Vaux.

Le Vent des Forêts est un Centre d’Art Contemporain d’Intérêt National en pleine nature dans 5 000 ha de forêt. Il a été créé en 1997 sous forme associative à l’initiative des 6 communes voisines. Chaque année des artistes sont invités en résidence pour créer des œuvres d’art dans la forêt. Ainsi 8 à 10 nouvelles œuvres sont ajoutées annuellement aux 200 œuvres que l’on peut admirer au long des 45 km de sentiers balisés accessibles à pied, à cheval ou en VTT et organisés en 7 circuits de 3 à 14 km. Notre déambulation matinale nous fait découvrir 25 œuvres dont certaines, en voici quelques exemples, marquent plus les esprits que d’autres.

Une fois franchie la voûte de « The basilica of the forest » (n°080) réalisé par J Lonne Christiansen en 2002, ce sont les formes zoomorphes des « Chants silencieux » (n°183) de Lionel Sabatté faits en 2013 à partir de souches de chênes déracinés qui retiennent l’attention. On se souviendra sans mal du grand 8 de bois vernis (n° 159) nommé Saphira que Claudia Comte a créé en 2010. L’union improbable d’une barque et d’un arbre (n° 151) qu’en 2009, Alain Domagala a baptisé « Solstice et systole » voisine dans nos mémoires avec « Hannibal » (n°201) de Marina Le Gall daté de 2016, le mammouth devant lequel nous avons fait la photo de groupe. On retiendra aussi ce colosse aux allures de chouette en pierre de Savonnières sculpté par Stephan Rinck en 2010 (n°164) sous le nom de « One of Those who were too … ». Pour avoir cherché à retrouver la forme de la France, certains garderont en tête « 7,5 m2 de frontière » qu’Aï Kitahara a imaginé en 2004 (n°108).

Les nourritures artistiques sont insuffisantes car marcher donne faim. Le repas réparateur qui se déroule dans la bonne humeur à l’Abri des Pèlerins à Benoîte-Vaux est le bienvenu.

Benoîte-Vaux est l’un des plus anciens lieux de pèlerinage de la région. La légende veut qu’au 12ème siècle, l’évêque de Verdun donne à l’Abbaye Notre Dame de l’Etanche cette terre. Des bûcherons qui y travaillaient entendent des voix chantant l’Ave Maria et, en s’approchant, trouvent au pied d’un chêne déraciné, une source et une statue de la Vierge. Cette vallée fut nommée « Benedicta Vallis » c’est-à-dire « la Vallée Bénie » qui évolua en Benoîte-Vaux. La statue primitive de la source aurait disparu en 1331. La remplaçante du 16ème siècle fut détruite en 1793. La madone exposée dans l’église date du 17ème siècle et était au-dessus de la source. Elle a été cachée pendant la Terreur dans un ruisseau. Elle fut ensuite placée dans l’église au-dessus de l’autel et habillée d’étoffe blanche et bleue car l’eau l’avait détériorée.

La source se trouve à une centaine de mètres de l’église. La statue placée au-dessus date de 1822. L’eau de la source aurait permis des guérisons miraculeuses. Pendant les épidémies de peste et les guerres, la foule venait en pèlerinage prier Notre Dame de Benoîte-Vaux comme Consolatrice des Affligés. En 1791 les bâtiments monastiques furent détruits mais pas l’église. Le sanctuaire fut restauré en 1830 mais les moines furent chassés en 1905. Le monastère devint hôpital militaire durant la guerre 14-18, puis Grand Séminaire de 1920 à 1928. Les Oblats de Marie-Immaculée en ont repris la charge de 1936 à 1972 puis ce sont les prêtres du clergé séculier du diocèse de Verdun qui ont pris la relève. Le pèlerinage a lieu la première semaine de septembre. Le Chemin de Croix conçu en 1890 par Henri Chapu aligne 14 monolithes extraits de la carrière d’Euville. Au décès d’Henri Chapu en 1891, Désiré Fosse termine l’exécution ce qui explique que son nom figure au bas des scènes sculptées dans la pierre.

Au bord de la ligne du TGV se trouve le petit oratoire de Notre Dame du TGV élevé par les ouvriers qui construisaient la ligne TGV en remerciement de leur hébergement au presbytère.

Une bonne journée de découvertes.

Mireille