MAUVAGES, Bois du Charmois

Ce lundi 7 novembre gris mais sec, nous sommes 52 à Mauvages sur la place de l’église Saint Pantaléon du XIIIème siècle reconstruite au XVIIIème siècle. Elle a gardé d’un sanctuaire d’origine, un portail roman du XIIème siècle. Le village est abondamment pourvu de lavoirs et fontaines dont la plus remarquable « le Déo ».

Après la révolution, les Municipalités ont la charge de régir les biens et revenus de la communauté et de faire exécuter les travaux publics. Il s’agit de fournir une eau de qualité pour enrayer les épidémies de fièvre typhoïde et de choléra, et faciliter le travail des lavandières. Mais aussi il faut servir le prestige du village comme l’exprime le conseil municipal de Mauvages qui veut un lavoir dont « l’aspect le fasse remarquer ».

Les constructions vont des fontaines-abreuvoirs aux bornes-fontaines et des lavoirs aux fontaines-lavoirs sans oublier les égayoirs à la disposition du bétail. La fièvre de la construction s’empare de la Meuse dans la première moitié du XIXème siècle et se poursuit dans la deuxième moitié encouragée par l’élection des Conseillers Municipaux au suffrage universel-masculin (loi 1831) et la désignation du Maire non plus par les administrations royales qui succèdent à Napoléon, mais parmi les Conseillers et par les électeurs-masculins (loi 1848).

 En 1859 Mauvages possède 9 fontaines-abreuvoirs, 5 bornes-fontaines et 4 lavoirs pour 650 habitants. Les travaux furent généralement confiés, non pas à un entrepreneur local mais à un architecte dont le plus célèbre dans la Meuse demeure Théodore Oudet pour la réalisation en 1831 du lavoir-fontaine du « Déo ». Pour cet ouvrage, Oudet, formé à Paris, a été influencé par l’égyptomanie qui a suivi la campagne d’Egypte de Bonaparte et les travaux de Champollion. Cinquante lavoirs seront édifiés en Meuse entre 1830 et 1880. Des fontaines sont associées aux lavoirs : soit un bassin unique en hémicycle adossé au lavoir comme le « Déo », soit une suite de bassins rectangulaires contigus se détachant d’un côté du lavoir comme le montrent les trois autres lavoirs de Mauvages. Qu’ils soient fermés par des pans de bois ou à claire-voie ces trois lavoirs ont aussi en commun une toiture à quatre pentes couverte de tuiles en écailles, une remarquable charpente de bois, une hauteur réduite, et un seul bassin rectangulaire de lavage.

Les matériaux constitutifs des fontaines sont la pierre et la fonte. La fonte était produite dans de nombreux ateliers de métallurgie comme les fonderies de Tusey et de Vaucouleurs. Ces établissements pouvaient produire à la demande mais éditaient un certain nombre de modèles en série que l’on pouvait consulter sur catalogue. Ainsi quatre fontaines identiques de Mauvages sont agrémentées de têtes de divinités grimaçantes semblables. L’eau sourd de ces mascarons à la bouche prolongée d’un tuyau.

Nos pas nous amènent vers la Chapelle Notre Dame de Bonne Espérance caractérisée par son campanile et un auvent en façade. Construite au XVIème siècle et incendiée pendant la guerre de Trente Ans, elle a été restaurée en 1674. Devant la chapelle se trouve une croix édifiée par des particuliers en 1818.

Par le bord du canal de la Marne au Rhin construit en 1841-1846, nous gagnons le tunnel de 4877 mètres qui permet au canal de relier la Marne et la Meuse sans écluse. Puis nous atteignons le château reconstruit en 1704. De l’édifice du XVème siècle  on peut voir de la rue une tour carrée d’enceinte à la couverture de tuiles en écailles.

Nous empruntons une partie de la variante du GR 703 pour gagner le Bois du Charmois et serpenter parmi les éoliennes du parc éolien de Charmois-Delouze puis revenir par les lieux-dits « la Masserolle », « la Fonsière », et les «  Arzillières «.  

Une bien agréable balade.

             Mireille

 

Photos de Denis et Jean Luc (Isabelle)

Photos d'Annie


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