
Ce matin du lundi 26 septembre nous sommes 42 à Lucey pour un parcours de 11,3 km suivi d’un pique-nique sous la halle du terrain de sport de Trondes et un après-midi en forêt de Rangéval.
A Lucey, village viticole depuis l’époque romaine, nous nous laissons guider par les croix de chemin et les calvaires commémoratifs à travers les vignes alourdies de grappes de grains noirs. Les vendangeurs sont à pied d’œuvre. Au lieu-dit « le Chaudron », nous passons devant la croix de l’Evangile. Cette croix de chemin érigée en 1703, a été l’objet en 2006 du vol de la partie supérieure qui a dû être remplacée en 2008.
Nous nous dirigeons vers Bruley au milieu des ceps avec à nos pieds un vaste panorama qui s’étend de la Croix de Metz à Toul à droite, à Francheville, Bouvron, Mesnil la Tour, et au loin jusqu’au immeubles du Haut du Lièvre de Nancy. C’est une partie de la plaine céréalière de la Woëvre qui s’offre à nous bornée, au-delà de Bruley, par la Côte Barine et le Mont Saint Michel. Nous cheminons sur les « Côtes de Toul » entre Auxerrois, Pinot Noir, et Gamay sachant que ces cépages donneront vins rouges et blancs et surtout le fameux vin gris de Toul, mélange de Gamay et de Pinot Noir. Outre le domaine viticole que nous parcourons, la production des vins de Toul AOC se poursuit à Domgermain, Charmes la côte, Mont le Vignoble, Blénod les Toul et Bulligny. Ce sont 8 communes qui se partagent l’aire d’appellation entre 245 et 380 mètres d’altitude et entre un haut de côte boisé et un bas de côte planté de vergers.
Arrivés à Bruley nous délaissons l’église néo-gothique St Martin construite au XIXème siècle pour nous attarder devant la Chapelle du Rosaire également néo-gothique, élevée en 1894. Elle constitue un exemple remarquable de ces pèlerinages relais créés en référence aux grands pèlerinages nationaux pour offrir aux pèlerins la possibilité de manifester leur dévotion sans effectuer de coûteux déplacements. Elle est aussi le reflet des arts décoratifs de la fin du XIXème siècle appliqués au décor religieux. Protégée par de remarquables grilles en fer forgé aux extrémités florales et végétales dorées, elle renferme de remarquables tableaux en céramique de la faïencerie de Toul-Bellevue retraçant les moments importants de la vie du Christ et de Marie. Les chapiteaux des colonnes qui soutiennent les trois travées de la chapelle, tous différents, sont finement sculptés de grappes de raisin, de feuilles de vigne, de glands, de pommes de pin, de roses et autres fleurs. Au-dessus de la chapelle, aménagée dans la roche, se trouve une réplique de la grotte de Lourdes. Mais la perle de cet ensemble est certainement la chapelle St Martin, du 12ème siècle, ancienne église paroissiale de Bruley dont la nef a disparu se réduisant au choeur. La tour-clocher carrée a été surélevée à la fin du Moyen Age pour aménager un réduit défensif. A l’intérieur le maitre-autel comme les deux autels secondaires situés de part et d’autre, sont finement sculptés de décorations végétales. Sculptures et fresques méritent une restauration : avis aux mécènes.
Arrivés à Pagney Derrière Barine, on va saluer la salle de concert et discothèque « Chez Paulette », créée en 1969, dont le petit fils des créateurs perpétue l’agréable accueil et le goût pour toutes les formes musicales, rock, punk, jazz, etc…en permettant à bien des artistes de se produire. Dans le prolongement de la « rue de la grande côte » la bien nommée, nous attend une longue montée jusqu’au bois qui contient les ouvrages militaires de Séré de Rivières construits entre 1874 et 1914 comme l’ancien Fort d’Ecrouves, l’ouvrage du Val des Nonnes, et l’ancien Fort de Bruley dont nous longeons les fortifications.
Nous reprenons nos véhicules pour gagner la halle de Trondes et satisfaire un appétit aiguisé par cette marche matinale. Jean-Marie et Francine qui ont organisé cette journée offrent un apéritif apprécié et ont sollicité de la Mairie la disposition de bancs et d’une table pour le confort de notre pique-nique. Merci à eux et à la Mairie de Trondes. Comme toujours le pique-nique est très amélioré par de délicieuses gourmandises apportées par les participants.
L’après-midi nous conduit dans cette immense étendue de bois et d’étangs que composent la forêt domaniale de Rangéval, le Bois de Boucq, et les 5000 ha de la forêt domaniale de la Reine c’est-à-dire la Reine d’Austrasie, Brunehaut (547-613).
Notre parcours de 6 km se déroule dans la forêt domaniale de Rangéval non loin de l’abbaye Sainte Marie-Madeleine de Rangéval. A partir du 12ème siècle, les « Fondations » des Ordres monastiques Cistercien et Prémontré en Lorraine sont très nombreuses : 30 entre 1131 et 1151. L’initiative appartient à un fondateur qui décide d’installer moines et chanoines dans un endroit désert dont il cède la propriété et qui, ainsi, sera défriché, cultivé et aménagé. Il s’adresse à une abbaye florissante pour envoyer la douzaine d’hommes nécessaires à la « Fondation ». La charte de Fondation donnée par l’évêque vient souvent tard car on ne fait appel à l’évêque que quand la dotation s’avère suffisante pour subvenir aux besoins des moines dans la durée. Ainsi est née près de Boucq, l’abbaye Sainte Marie-Madeleine de Rangéval, qui relevait de l’Ordre des Prémontrés. Fondée en 1150, elle a reçu les confirmations pontificales en 1179 et 1186. Elle possédait deux ermitages, la chapelle de Jevaux et la Grange en Woëvre, plus l’ermitage du Val des Nonnes à Pagney derrière Barine. Détruite pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648) et victime de pillages successifs, elle fut reconstruite à la fin du 17ème siècle. Les bâtiments actuels, sobres et classiques, datent de la première moitié du 18ème siècle. Elle comportait une tuilerie, dont les tuiles étaient marquées de la lettre R, qui a fermé en 1926. Vandalisée à la Révolution, l’abbaye fut partiellement démolie. C’est une propriété privée ouverte au public lors des journées du patrimoine.
Notre balade au départ du Neuf-Etang suit la Tranchée de Meuse jusqu’à l’Etang Brunehaut actuellement vidé. En 613, alors qu’elle est la Régente du royaume d’Austrasie, l’autorité de Brunehaut est contestée par une partie de la noblesse qui se révolte et décide de soutenir son ennemi de toujours, le roi de Neustrie, Clotaire II. Celui-ci se débarrasse de tous les héritiers du trône d’Austrasie et livre Brunehaut pendant trois jours aux exactions de son armée. Finalement elle est attachée par les cheveux, un bras, et une jambe à la queue d’un cheval indompté. Son corps brisé est brulé et ses cendres apportées à l’abbaye Saint Martin d’Autun qu’elle avait fondée.
Nous faisons le tour du grand Etang de la Mosée, puis passons entre Gérard Sas Etang actuellement à sec, et la Petite Brunessaux pour rejoindre le Neuf Etang. Dans le bois, des bûcherons coupent de grands arbres qu’un camion grumier récupère et charge avec dextérité.
Un grand merci aux deux organisateurs de cette journée aux paysages très variés et riche de références historiques.
Mireille
NOUVEAUTÉ par Edith, nouvelle adhérente de Maxey sur Vaise
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