BOUCQ, Abbaye de Rangéval

Mireille nous fait l'historique de l'Abbaye de Rangéval
Mireille nous fait l'historique de l'Abbaye de Rangéval

En ce premier lundi d’août, nous sommes 27 à Boucq pour un parcours de 9,3 km. Nous passons devant le château pour atteindre le belvédère.

Le château de Boucq est une maison forte érigée au 14ème siècle par Jean de Brixey en remplacement d’une ancienne forteresse du milieu du 13ème siècle. L’église Saint Pierre constituait une partie de cette maison forte du 13ème siècle dont le clocher servait de tour avancée avec un chemin de ronde entre la tour et le château. La taille des murs et la présence de meurtrières dans la tour attestent de son usage défensif. Le château actuel édifié vers 1340 est une maison-tour au plan carré ce qui lui vaut le nom de « Tour Quarrée ». L’édifice est flanqué de deux tourelles semi-circulaires aux angles Nord et Est. C’est une propriété privée à louer pour des évènements privés.

 

Arrivés devant la table d’orientation, nous découvrons, le monument américain de Montsec et les côtes de Meuse, la plaine de Woëvre, la forêt de la Reine et ses étangs, et, se détachant entre champs et vergers, les villages de Sanzey, Mesnil la Tour, Lagney, Bouvron.

 Notre chemin, entre le Bois de la Cour et le lieu-dit les Grands Essarts, s’enfonce par le lieu-dit « le Val », dans la forêt Domaniale de Rangéval pour nous mener à l’abbaye de Rangéval. L’abbaye de Rangéval (12ème siècle) est issue de la longue histoire des monastères qui ont forgé le paysage rural et urbain de la Lorraine depuis le 7ème siècle.

En Lorraine depuis le 7ème siècle, vont se succéder différents Ordres monastiques. A partir du 9ème siècle et pendant cinq siècles, les Bénédictins ont tenu un rôle de premier plan. Au 12ème siècle, Cisterciens et Prémontrés font une entrée en force. Robert de Molesme fonde Citeaux et Norbert de Xanten, se fixe à Prémontré près de Laon (1120). Les monastères ont profondément façonné la région. Là où les Bénédictins avaient des villages et des églises, Prémontrés et Cisterciens ont des granges, des terres, des moulins ou des portions de bois. A la culture ils ont joint l’élevage. Le cours d’eau canalisé fait fonctionner forges et moulins et la retenue d’eau devenue vivier ou étang fournit le poisson.

Les « Fondations » des deux Ordres en Lorraine sont très nombreuses : 30 entre 1131 et 1151. L’initiative appartient à un fondateur qui décide d’installer moines et chanoines dans un endroit désert dont il cède la propriété et qui, ainsi, sera défriché, cultivé et aménagé. Il s’adresse à une abbaye florissante pour envoyer la douzaine d’hommes nécessaires à la « Fondation ». La charte de Fondation donnée par l’évêque vient souvent tard car on ne fait appel à l’évêque que quand le succès est certain, que l’accord des voisins est assuré et que la dotation s’avère suffisante pour subvenir aux besoins des moines dans la durée.

Ainsi est  née près de Boucq, l’abbaye de Rangéval dite Sainte Marie-Madeleine de Rangéval, qui relevait de l’Ordre des Prémontrés. Fondée en 1150, elle a reçu les confirmations pontificales en 1179 et 1186. Elle possédait deux ermitages, la chapelle de Jevaux et la Grange en Woëvre, plus l’ermitage du Val des Nonnes à Pagney derrière Barine. Détruite pendant la guerre de Trente Ans et victime de pillages successifs, elle fut reconstruite à la fin du 17ème siècle. Les bâtiments actuels, sobres et classiques, datent de la première moitié du 18ème siècle. Vandalisée à la Révolution, l’abbaye fut partiellement démolie. Rangéval est une propriété privée qui a conservé  le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire, le parc et ses roses anciennes, et diverses variétés de fruitiers dans un immense verger.

La place faite aux femmes fut un sujet de controverse. Norbert de Xanten, conciliant, décida de nonneries non loin des maisons de chanoines. Ainsi pour Rangéval ce fut le Val des Nonnes au lieudit la Nonnerie de Rieval. Mais assez vite le chapitre général des Prémontrés prit la décision de supprimer sa branche féminine.

Nous poursuivons notre chemin qui passe non loin du lieu-dit « la tuilerie » probablement où s’élevait l’ancienne tuilerie de l’abbaye dont les tuiles étaient marquées de la lettre R. Elle a fermé en 1926.

En suivant le haut de côte qui domine la plaine de Woëvre, nous rejoignons le cimetière où se trouvent les tombes de la famille de Bourbon-Siciles. La famille de Bourbon-Deux Siciles est une branche des Bourbon qui a régné sur le royaume de Naples et de Sicile puis des Deux Siciles entre 1734 et 1861. Le premier Bourbon à régner était Philippe V d’Espagne (1716-1788) petit-fils de Louis XIV, roi d’Espagne et des Indes, roi de Naples et roi de Sicile. Son fils Charles III (1716-1788) est roi de Naples et de Sicile de 1735 à1759 et roi d’Espagne et des Indes de 1759 à 1788. Le fils de Charles III, Ferdinand Ier (1751_1825) est roi de Naples de 1759 à 1806 puis après l’unification des royaumes de Naples et de Sicile, devient roi des Deux Siciles de 1816 à 1825. La fille de Ferdinand Ier, Marie-Amélie de Bourbon-Deux Siciles épousera le roi de France Louis-Philippe en 1830. Se succèderont encore trois souverains de Bourbon-Deux Siciles avant que la conquête de Naples par Garibaldi et la proclamation du royaume d’Italie en 1861 avec pour souverain Victor Emmanuel ne fasse disparaitre le royaume des deux Siciles.  

Une très belle balade entre 12ème et 19ème siècle.

              Mireille

 

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Photos de Denis

Rando guidée par Jean Marie sous une température idéale de 17 à 23°
Rando guidée par Jean Marie sous une température idéale de 17 à 23°

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