
En ce vendredi 18 février tempétueux, nous avons renoncé à la balade entre Montigny les Vaucouleurs et la Chapelle Sainte Anne en raison de la chute, constatée mardi dernier, de six conifères au travers du chemin à différents endroits du parcours. Nous sommes donc 17 au lavoir de Gibeaumeix pour un parcours de 7.8 km entre Gibeaumeix et Uruffe, éloigné des bois de crainte des chutes de branches.
Les citations les plus anciennes font remonter la fondation de Gibeaumeix au temps de Dagobert dont le règne commença en 622. Jusqu’au 9ème siècle peut-être 10ème, le village se situait probablement sur la rivière l’Aroffe (qui devient la Baumelle à Rigny St Martin) en un lieu appelé La Rochotte.
Sans doute fut-il détruit plusieurs fois et reconstruit vers le 11ème ou 12ème siècle. Au 12ème siècle une forteresse a été édifiée le long de l’Aroffe. Confisqué à la Révolution, vendu en 1793, démoli en 1803, l’édifice servira de carrière pour la construction des maisons du village.
Nous laissons à gauche la rue qui doit son nom à la Chapelle Notre Dame de la Pitié reconstruite au 19ème siècle. A l’arrière en hauteur se trouve un bas-relief supportant la Nativité d’époque médiévale.
Nous montons vers l’église. A l’angle avec la grand-rue que se trouve la maison la plus ancienne datée de 1723 avec une belle porte d’entrée ouvragée surmontée d’un œil de bœuf et de chapiteaux ioniens. Dans la rue de l’église des maisons ont conservé les caractéristiques du 18ème siècle comme les portes charretières cintrées avec un piedroit commun avec la porte d’entrée (maison au chérubin inclus dans la façade, maison au bas-relief et à l’angelot également insérés dans la façade, maison à la Vierge dans sa niche). L’église Saint Jean Baptiste reconstruite en 1873 a pour sacristie l’ancienne chapelle castrale Saint Maurice du 15ème siècle remaniée.
Une longue côte nous mène à proximité de la Camardière où se trouvait la maison qui a abrité les derniers jours de l’Abbé Alliot né à Gibeaumeix en 1798. Ayant acquis de bonnes connaissances médicales, il collabore à plusieurs publications médicales. Bien qu’il n’appartienne à aucun parti, ses critiques de quelques sommités médicales et ses écrits touchant à la politique et à la philosophie lui valent de solides inimitiés. Il s’établit à Senlis où il soigne les déshérités comme les riches. A la suite d’agressions, il perdra la vue. En 1852, il revient à Gibeaumeix où il meurt en 1872.
Puis nous descendons jusqu’à Uruffe et au pont sur l’Aroffe. L’Aroffe prend sa source à Beuzevin (54), arrose Aroffe (88), disparait à Gémonville (54), réapparait à Barisey au Plain (54), pour se jeter finalement dans la Meuse à Rigny la Salle (55). C’est auprès du pont que se trouve le moulin. Son existence est attestée au 17ème siècle car en 1662 un meunier le louait aux chanoines de Toul propriétaires du site jusqu’à la révolution. En 1792 il est vendu comme bien national et devient moulin à pierre jusqu’au début du 20ème siècle. La pierre blanche des carrières d’Uruffe broyée et pulvérisée sera employée par l’industrie du verre. En 1910 on remplace sa roue par une turbine. Plus tard Charles Fringant rachète le site et y installe une scierie. En 2006 une nouvelle roue à aubes a repris la place laissée par l’ancienne.
En suivant la vallée de l’Aroffe, le chemin entre prés et champs nous ramène à Gibeaumeix.
Mireille
Écrire commentaire